Voilà une histoire savoureuse qui laisse un goût amer aux gourmets du monde entier. Éric Boschman, sommelier belge de renom, a réussi un tour de passe-passe aussi audacieux qu’instructif lors du célèbre “Concours international de vin Gilbert & Gaillard“. Son arme secrète ? Une bouteille de vin à peine digne d’accompagner un pique-nique, acquise pour la modique somme de 2,50 euros dans un supermarché local.
Faisant fi de l’honnêteté, ce fin connaisseur a relooké cette honte de la vinification avec une étiquette attrayante et un nom séduisant : “Château Colombier“. Ajoutant une note d’humour à sa manigance, Boschman a même orné son vin de pacotille d’un logo en forme de pigeon, doux clin d’œil à l’émission de la RTBF “On n’est pas des pigeons” dont il est un collaborateur régulier.
Vantant les prétendus mérites de ce vin “exceptionnel”, provenant supposément des cépages des Côtes de Sambre et Meuse (Wallonie), il l’a soumis au jugement du jury. Stupeur et consternation : le vin de supermarché a remporté la médaille d’or du concours !
Et que dire des commentaires du jury, qui décrivaient avec admiration “une robe rouge grenat vif“, un “nez timide associant fruits à noyau, groseilles, chêne discret“, et une “bouche suave, nerveuse et riche aux jeunes effluves nets qui promettent une jolie complexité”, avant de conclure sur un “fort intéressant”.
Loin d’être une simple farce, cette déconvenue met en lumière une réalité plus inquiétante : le manque de discernement des juges dans les concours de vin et la prolifération de ces derniers.
On peut dire que le monde du vin a pris une sacrée cuite. Le vin est une affaire sérieuse, et les connaisseurs du monde entier sont en droit d’attendre des compétitions de haut niveau, avec des juges capables de distinguer un vin de grande qualité d’un vulgaire rouge de supermarché. À méditer pour les futurs jurés.