Nous vivons dans un monde où le sensationnel et le mystérieux surpassent souvent la banalité de la vérité. La récente traduction d’une tablette vieille de 4,000 ans en est un exemple frappant. En provenance de la lointaine Mésopotamie, ce morceau d’argile voudrait nous faire croire qu’il détient le secret des origines du mythe biblique de l’Arche de Noé. À l’instar d’un spectacle de cirque, il nous narre une histoire presque familière mais pourtant si différente de ce que nous connaissons.
Selon ce tesson antique, un Dieu mésopotamien – dont le nom est si ancien que nous ne pouvons le prononcer – aurait donné des instructions divines pour construire une embarcation monumentale. Et attendez-vous à être sidéré par la nature de ce vaisseau : une sorte de coracle. Un bateau rond, mesurant les deux-tiers d’un terrain de football. À la fois stupéfiant et grotesque.
Le matériau de construction, vous demandez-vous ? Rien de moins que de la corde et des nervures de bois, le tout enduit de bitume pour résister à l’eau. Imaginez cette bête de foire flottante, plus grande qu’un stade de football, oscillant sur les vagues de l’inondation divine. Et pour le clou du spectacle, l’entrée d’animaux en paires, comme une parade d’animaux de cirque entrant dans l’arène.
Pourtant, malgré son apparente absurdité, ce récit n’est pas sans mérite. Il ouvre une fenêtre sur une époque lointaine, où les mythes et les légendes étaient une tentative de comprendre le monde naturel et ses caprices dévastateurs. Il illustre la manière dont les histoires se transmettent, se transforment, s’adaptent au gré des cultures et des millénaires. Un écho, peut-être déformé, de la réalité de l’époque.
Mais à ceux qui voudraient voir dans ce récit la preuve de l’authenticité de l’histoire de Noé, je dis : Prenez garde ! La présence d’un récit similaire dans une culture différente ne valide pas la véracité d’une histoire, mais suggère plutôt son universalité. Le déluge est un mythe commun à de nombreuses cultures, une métaphore des forces naturelles incontrôlables et dévastatrices.
Alors, que retenir de cette révélation historique? Peut-être rien de plus que l’image d’un énorme bateau rond, empli d’animaux entrant deux à deux, flottant sur une mer sans fin. Un tableau à la fois risible et fascinant, qui témoigne de l’imagination débordante de nos ancêtres. Mais peut-être était-ce la réalité …