Le gazoduc « Baltic connector« , ce fier lien sous-marin entre la Finlande et l’Estonie, a récemment été victime d’un incident pour le moins… disons, suspect. Une chute de pression soudaine, un arrêt en catastrophe, et voilà que les soupçons de sabotage commencent à flotter dans l’air, aussi légers que le méthane s’échappant peut-être des profondeurs marines. (Apnews)
Le président finlandais, Sauli Niinistö, avec une gravité palpable dans le regard, nous informe que les dommages au gazoduc et à un câble de données voisin sont « probablement » le résultat d’une « action extérieure« . Un euphémisme délicieux pour ne pas dire sabotage….(Euronews)
Les spectres du passé hantent les esprits, rappelant le sabotage du gazoduc « Nord Stream 2 » entre la Russie et l’Allemagne, dont les auteurs demeurent, oh surprise, inconnus. Les rumeurs et les accusations ont pointé du doigt l’Ukraine, bien que Kiev ait nié toute implication. (BBC)
La société Gasgrid, exploitant du gazoduc, a noté une chute de pression et a fermé le gazoduc, évoquant une « fuite » résultant d’un « endommagement » du gazoduc offshore. Un scénario qui, bien que tragique, offre une belle opportunité de se plonger dans les abysses des relations internationales et des jeux de pouvoir énergétique.
L’OTAN, ce bon vieux gardien de la paix (ou de la guerre, selon le point de vue), a promis une réponse si le dommage au Balticconnector est prouvé être une attaque sur l’alliance. Mais cette promesse suffira-t-elle à rassurer les nations et à prévenir de futurs incidents ? (Theguardian)
Et pendant que les enquêtes se poursuivent, que les déclarations fusent et que les regards accusateurs se tournent vers l’est, le gaz, lui, ne circule plus. Les nations se retrouvent à la merci de ces tuyaux, ces artères modernes qui, lorsqu’elles sont coupées, saignent les économies et affaiblissent les puissances.
Le gazoduc, long de plus de 150 kilomètres, qui pouvait transporter jusqu’à sept millions de mètres cubes de gaz, repose désormais, peut-être blessé par malveillance, au fond de la mer, témoin muet des machinations humaines. (Reuters)