Un cœur qui bat sans corps ni âme : la terrifiante promesse des embryons synthétiques.

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Oyez, oyez, bonnes gens ! Rangez vos vieilleries biologiques, mettez au rebut ces concepts dépassés que sont les ovules et les spermatozoïdes. La science vient de nous libérer de la tyrannie de la procréation naturelle (sic). Des chercheurs, notamment de l’Institut Weizmann en Israël, ont réussi l’impensable : créer un modèle complet d’embryon humain à partir de simples cellules souches reprogrammées. Le tout, sans la moindre trace de fécondation, dans une simple boîte de Petri.

Imaginez le tableau : dans un laboratoire immaculé, loin des aléas et des désordres de la passion humaine, des cellules souches dites « naïves » ont été savamment mélangées pour qu’elles s’auto-organisent. Et voilà que la magie opère. La structure obtenue, qui ressemble à s’y méprendre à un embryon de 14 jours, a développé non seulement un sac vitellin et les prémices d’un placenta, mais a même généré assez d’hormones pour rendre un test de grossesse positif. Le clou du spectacle ? Un cœur rudimentaire qui s’est mis à battre. Tout cela en 14 jours chrono, pile la limite légale pour la recherche dans de nombreux pays, histoire de ne pas effaroucher les comités d’éthique encore un peu trop attachés à l’ancien monde. C’est ce qu’on appelle de l’optimisation.

Les créateurs de cette ‘merveille’ parlent, avec des étoiles dans les yeux, d’une « fenêtre sur le développement humain précoce », une plongée dans la « boîte noire » des premières semaines de vie. Une fenêtre, vous entendez ? Quelle modestie ! Ce n’est pas une fenêtre, c’est une porte de garage grande ouverte sur un avenir radieux où la vie devient un puzzle biologique à assembler et à désassembler à volonté.

Bien sûr, quelques esprits chagrins crieront au scandale. Ils y verront le début d’une bio-industrie transhumaniste où l’être humain devient une matière première comme une autre. Ils pointeront du doigt que cette « avancée médicale », présentée comme un moyen de comprendre les fausses couches et les maladies génétiques, correspond précisément au programme prêché depuis des années par certains cercles comme le Forum Économique Mondial (WEF).

Quand Yuval Noah Harari, une des figures de proue de Davos, nous explique que l’être humain est un « animal piratable » dont la biologie n’est qu’une affaire de traitement de données, il ne fait que de la prospective, n’est-ce pas ? Il ne s’agit pas d’un manuel d’instructions. Non, ces chercheurs veulent simplement notre bien. C’est promis. D’ailleurs, ils insistent bien sur le fait que ces « embryoïdes » ne sont pas de « vrais » embryons et ne pourraient pas mener à une grossesse s’ils étaient implantés dans un utérus, car il leur manque l’étape cruciale de l’attachement à la paroi utérine. Nous voilà rassurés. Pour l’instant.

Ne vous y trompez pas. Ce qui est présenté comme un outil pour la médecine est la première pierre d’un édifice bien plus grand. Ce modèle d’embryon n’est pas une fin en soi, c’est un prototype. C’est la version 1.0 de l’humain programmable. Les applications envisagées dépassent déjà la simple observation. On parle de tester l’effet des médicaments ou encore, si l’on parvenait à cultiver ces modèles jusqu’à 40 jours, d’en extraire des cellules souches sanguines pour des transplantations. Un chercheur évoque même la possibilité, pour une femme infertile, d’obtenir des ovocytes précoces à partir de ses propres cellules, sans avoir recours à une donneuse .L’être humain, cet amas de passions désordonnées et d’instincts imprévisibles, va enfin pouvoir être rationalisé. Fini le hasard de la rencontre et l’aléa de la génétique. Place à l’ingénierie, à la production contrôlée, à la qualité certifiée.

Nous vivons une époque formidable où la vie elle-même est en passe de devenir un produit. On nous vend du progrès, on nous offre la promesse d’un monde sans souffrance. Le prix ? Juste un petit détail : la nature, le mystère, et peut-être une partie de ce qui faisait de nous des humains. Mais qui a besoin de ça quand on peut avoir un cœur qui bat sur commande dans une boîte de laboratoire ? …

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