14 mai 2024

Surveillance Totale : Le Gouvernement Dévoile Son Plan Caché

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Alors que les expérimentations de vidéosurveillance algorithmique (VSA) prévues par la loi relative aux Jeux Olympiques n’en sont qu’à leurs balbutiements, le gouvernement s’empresse déjà d’étendre ce dispositif controversé, tel un enfant impatient déballant ses cadeaux de Noël avant l’heure[20]. La commission des lois de l’Assemblée s’apprête en effet à examiner une proposition de loi visant à légaliser une nouvelle forme de VSA, sous couvert cette fois-ci de renforcer la sécurité dans les transports[17].

Derrière ce texte passé en catimini se cache en réalité une énième avancée sécuritaire et un agenda politique assumé : celui de la généralisation à terme de technologies de surveillance de masse dans l’espace public[20]. Le rapporteur Clément Beaune a d’ailleurs poliment décliné l’invitation de La Quadrature du Net à venir s’expliquer, sans doute par peur d’être confronté aux contradictions béantes du gouvernement qui trahit sans vergogne ses promesses d’il y a à peine un an[20].

Car souvenez-vous, lors des débats houleux sur la loi Sécurité globale, l’exécutif jurait ses grands dieux que la VSA serait strictement limitée dans le temps et dans son périmètre[2]. Mais à peine les caméras installées pour les JO que voilà déjà nos chers députés pressés d’en remettre une couche avec ce nouveau texte, digne héritier de la loi Sécurité globale[20]. Au menu des réjouissances liberticides : captation du son dans les wagons pour mieux espionner les conversations des usagers, extension des caméras-piétons aux chauffeurs de bus pour quadriller chaque recoin, collecte en règle de données sensibles sur les passagers… Un joyeux programme en somme ![13]

Mais la cerise sur le gâteau reste évidemment cette fameuse “expérimentation” de VSA, pompeusement baptisée “extraction et exportation d’images” dans la novlangue technocratique[20]. Derrière cette formule nébuleuse se cache en fait la banalisation d’algorithmes de tri et de catégorisation des individus, capables de retracer automatiquement le parcours d’une personne en ville ou de repérer ceux correspondant à certains critères physiques (couleur de peau, vêtements…)[10]. Bref, une porte ouverte à une surveillance généralisée et discriminatoire, comme l’illustre de façon éloquente le sulfureux logiciel Briefcam utilisé en toute illégalité par de nombreuses villes françaises[19][16].

Plutôt que de condamner fermement ces pratiques, le gouvernement préfère les légitimer en catimini via des lois d’apparence inoffensive[20]. Une hypocrisie de plus qui en dit long sur sa conception très élastique de nos libertés fondamentales. Mais qu’importe le respect de la vie privée et de la présomption d’innocence, il faut à tout prix rassurer une opinion publique chauffée à blanc par les discours sécuritaires. Quitte à nous faire entrer de plain-pied dans une société de surveillance où chacun de nos faits et gestes sera passé au crible d’algorithmes opaques et biaisés.