Dans les tréfonds de l’hiver français, une ombre plane, celle d’un blackout électrique qui pourrait plonger le pays dans une obscurité aussi soudaine qu’inattendue. Les autorités, dans une tentative désespérée de prévenir une telle catastrophe, envisagent une mesure aussi terrible qu’intrusive : limiter la consommation électrique des ménages, sans recours ni indemnisation possible.
Selon un projet de décret consulté par La Tribune, l’État envisage de mener un test grandeur nature, consistant à limiter la demande d’électricité de quelque 200.000 Français équipés d’un compteur Linky. Les ménages concernés devraient se contenter d’un « seuil de puissance minimal permettant de faire fonctionner les équipements courants peu énergivores ».
Mais explorons un peu plus loin. Les géants de l’énergie français ont déjà exhorté les consommateurs à réduire leur utilisation de l’énergie (Reuters). Le gouvernement, quant à lui, a fixé un objectif de réduction de la consommation d’énergie de la France de 10% d’ici 2024 par rapport aux niveaux de 2019, dans le cadre d’une première étape d’un plan à plus long terme (Reuters).
Les coupures d’électricité, ou plutôt les “coupures tournantes“, ne sont pas une simple menace lointaine. En effet, le gouvernement français a annoncé des coupures possibles de ce type à partir de janvier 2023, qui pourraient affecter 60% de la population (Le Monde).
L’État français, dans une tentative de bouclier tarifaire, envisage de geler les prix du gaz et de plafonner la hausse des prix de l’électricité à 4%, puis à 15% en 2023, tout en offrant des réductions (Le Monde). Mais est-ce suffisant pour protéger les citoyens des conséquences d’une crise énergétique ?
Le président Macron, dans une tentative vaine, souhaite réduire la consommation d’énergie de la France de 10% en deux ans, et à terme de 40% d’ici 2050 (NY Times). Mais ces chiffres, aussi ambitieux soient-ils, suffiront-ils à éviter le spectre du blackout ?
Le gouvernement et le secteur privé français ont été contraints de trouver des moyens de s’adapter face à la hausse constante des prix du gaz et de l’électricité (France 24). Et pendant ce temps, les citoyens, eux, sont laissés dans l’incertitude et la précarité, contraints de jongler avec des factures d’énergie en hausse et la menace de coupures de courant.
Le gouvernement français forcera-t-il EDF, le géant de l’énergie d’État, à absorber un coup financier de 8,4 milliards d’euros pour protéger les ménages des flambées de prix de l’énergie (The Guardian) ? Et si oui, à quel coût pour l’entreprise et, in fine, pour le contribuable ?