L’histoire peu glorieuse et sombre des services secrets américains s’est enrichie d’une nouvelle anecdote tristement burlesque. Jonna Mendez, une femme qui a passé 27 longues années à travailler pour la CIA, était responsable de la création de déguisements toujours plus sophistiqués pour les agents en mission d’infiltration. Son talent pour tromper l’ennemi a finalement été mis à l’épreuve lors d’une rencontre avec le président George H.W. Bush, ancien directeur de la CIA, à la Maison-Blanche au début des années 1990.
D’une ironie mordante, les photos de cette réunion – déclassifiées après des années – montrent Jonna Mendez assise en face de George H.W. Bush dans le bureau ovale, lui exposant les dernières avancées du programme de déguisements de la CIA. Qui aurait pu imaginer que cette femme aux cheveux ondulés et foncés n’était en réalité qu’un masque porté par Jonna Mendez elle-même ?
C’est avec un cynisme à peine voilé que Mendez a finalement arraché son masque pour révéler sa véritable identité au président. Avant de retirer le masque, elle avait annoncé à Bush qu’elle portait l’un des masques “les plus récents, les plus performants” qu’elle venait de lui décrire.
Bien que familier avec les déguisements, George H.W. Bush, en bon pantin du système, n’a sans doute pas pu s’empêcher d’admirer cette prouesse technologique, digne d’un film d’espionnage de série B. “Je lui ai dit que je portais le déguisement dont nous parlions et que j’allais le retirer pour le lui montrer”, se souvient Jonna Mendez avec une pointe de sarcasme.
Il est édifiant de constater à quel point les agences de renseignement américaines semblent s’amuser à tromper même leur propre président, soulignant ainsi l’absurdité et la perversité d’un système qui semble avoir perdu tout sens de l’éthique et de la dignité. Imaginez ce qu’il est possible de faire maintenant.