Les données actuelles indiquent une diminution drastique du nombre de navires transitant quotidiennement par les canaux de Suez et de Panama, passant d’une moyenne de 35 à 45 à une nouvelle limite de 18 navires par jour à partir de février 2024. Cette réduction substantielle de la capacité de transit est susceptible d’entraîner des conséquences importantes sur le commerce mondial, perturbant les chaînes d’approvisionnement et pouvant potentiellement provoquer une hausse de l’inflation à l’échelle globale.
Telles des artères essentielles irriguant le corps du commerce maritime international, les canaux de Suez et de Panama orchestrent le ballet incessant des navires, transportant les richesses des nations à travers les eaux bleues qui relient les continents. Lorsque leur capacité se trouve amoindrie, c’est tout le rythme de ce ballet qui ralentit, entraînant des retards dans l’acheminement des cargaisons, gonflant les coûts de transport et, tel un effet domino, propulsant les prix des biens importés vers des sommets inexplorés. Ces ondes de choc, se répercutant à travers le tissu des économies interconnectées, pourraient bien intensifier les pressions inflationnistes qui guettent déjà aux portes de la stabilité financière.
Le temps avant que l’inflation ne reprenne son ascension dépendra de la longévité de ces chaînes qui entravent le transit maritime et de la souplesse des marchés à se contorsionner et s’adapter à cette nouvelle réalité. Si ces entraves persistent, il est à craindre que les effets sur l’inflation ne se fassent sentir avec une acuité croissante dans les mois à venir, à mesure que les réserves s’amenuisent et que les coûts additionnels se diffusent, telle une encre indélébile, à travers les veines de l’économie mondiale, jusqu’au consommateur final. Le ralentissement de la production pourrait survenir avec la soudaineté d’un coup de théâtre pour les industries dont les veines s’alimentent de composants ou de matières premières qui voyagent habituellement à travers ces corridors aquatiques.
Les entreprises qui se sont érigées sur le modèle du ‘juste-à-temps’ pourraient se retrouver particulièrement vulnérables, leurs entrepôts épurés ne leur laissant que peu de latitude pour absorber ces retards sans que la cadence de leur production n’en soit bouleversée.
Le spectre d’une crise économique encore plus violente se profile, menaçant de plonger le monde dans une ère d’inflation galopante et de pénuries. Si cette tendance se maintient, les conséquences pourraient être dignes d’un scénario catastrophe, avec des répercussions en chaîne sur la production mondiale et la stabilité financière.