Cette fois-ci, les huit plus grandes banques du Royaume-Uni, dont les géants HSBC, Barclays, Lloyds et NatWest, ont eu droit à leur petit examen de « resolvabilité ». En clair, la BoE a vérifié si ces mastodontes pourraient être gentiment démantelés en cas de crise, sans que les contribuables aient à mettre la main à la poche.
Parce que voyez-vous, la grande leçon de la crise financière de 2007-2009, c’est qu’il faut pouvoir fermer en douceur une banque moribonde sans déstabiliser tout le système financier ni faire appel à l’argent public.
Alors, verdict ? Selon la BoE, si une grande banque britannique venait à s’effondrer aujourd’hui, elle pourrait entrer en résolution en toute sécurité : rester ouverte, continuer à fournir des services bancaires vitaux, et ce serait les actionnaires et les investisseurs qui trinqueraient en premier, pas les fonds publics. Tout va bien, dormez tranquilles !
Bon, il y a bien quelques « lacunes » et des points à « améliorer » chez certaines banques, mais rien de bien méchant qui pourrait entraver une résolution en cas de crise, nous assure-t-on. Standard Chartered est la seule à avoir une vraie « lacune » dans ses capacités de planification de restructuration. Barclays, HSBC, Lloyds et Virgin Money doivent juste « améliorer » quelques aspects. Mais globalement, circulez, y’a rien à voir !
Pourtant, les règles de « résolution » introduites après la crise ont été quelque peu ébranlées l’an dernier, quand la Suisse a forcé UBS à avaler Credit Suisse, le deal étant soutenu par un prêt de 100 milliards de francs de la banque centrale. Pas vraiment un démantèlement en douceur… Sans parler de la BoE qui a dû intervenir pour résoudre la faillite de la filiale britannique de Silicon Valley Bank.
Mais bon, la BoE nous assure que ces événements montrent juste à quel point il est crucial que les autorités internationales s’engagent à garantir la crédibilité du cadre de résolution pour les banques d’importance systémique mondiale. « La résolvabilité ne sera jamais ‘acquise’ et il y aura toujours des leçons à tirer de la mise en pratique du régime », dixit le vice-gouverneur de la BoE.
En attendant, vu les « progrès significatifs » réalisés depuis le premier test, la BoE a décidé de reporter d’un an le prochain examen. Histoire de laisser un peu de répit à nos chers banquiers, sans doute. Mais que les contribuables se rassurent : la prochaine fois qu’une grande banque fera faillite, ce sera réglé en un clin d’œil, sans un penny d’argent public. Parole de Banque d’Angleterre !
[1] https://www.bankofengland.co.uk/financial-stability/resolution/resolvability-assessment-framework/resovability-assessment-of-major-uk-banks-2024
[2] https://www.bankofengland.co.uk/news/2024/august/resolvability-assessment-of-major-uk-banks-2024
[3] https://www.swissinfo.ch/eng/top-uk-lenders-could-be-wound-down-in-a-crisis-without-bailouts,-boe-checks-show/86184806
[4] https://www.reuters.com/markets/europe/britains-top-lenders-could-be-dismantled-smoothly-crisis-says-bank-england-2024-08-06/
[5] https://www.regulationtomorrow.com/eu/boe-publishes-second-resolvability-assessment-of-major-uk-banks/
[6] https://www.proactiveinvestors.co.uk/companies/news/1053467/lloyds-barclays-and-rivals-could-collapse-without-bailout-says-boe-1053467.html
[7] https://www.bankofengland.co.uk/-/media/boe/files/memoranda-of-understanding/mou%20between%20the%20bank%20including%20the%20pra%20and%20hm%20treasury%20re%20financial%20crisis%20management.pdf