L’industrie du tourisme maritime est sur le point de lancer un nouveau monstre des mers. Le paquebot “Icon of the Seas” de la compagnie Royal Caribbean, qui devrait être mis à l’eau début 2024, est déjà au cœur d’une polémique. Et pour cause, ce navire de croisière, qui se targue d’être le plus grand au monde, est aussi un véritable gouffre énergétique et un désastre environnemental en puissance.
Avec ses 365 mètres de long, ses 20 étages et ses 250 000 tonnes, l’Icon of the Seas est une véritable ville flottante. Il peut accueillir jusqu’à 7 600 passagers qui pourront profiter de sept piscines, plusieurs bains à remous, un vaste parc aquatique composé de six toboggans et une quinzaine de lieux d’animations et de musique live en soirée. Mais ce gigantesque pôle de loisirs maritime a un coût, et pas seulement financier.
En effet, l’Icon of the Seas est déjà très critiqué pour son impact environnemental. Malgré les efforts de la compagnie pour réduire les émissions de carbone de ses navires en utilisant du gaz naturel liquéfié (GNL), considéré comme le combustible fossile le plus propre, le bilan carbone de ce paquebot reste désastreux. Selon un article du Guardian publié en 2016, les deux moteurs d’un autre paquebot de la compagnie, “The Harmony of the Seas”, pouvaient brûler jusqu’à 250 000 litres de carburant par jour. On peut donc imaginer que l’Icon of the Seas, encore plus grand, consommera encore plus d’énergie.
Et ce n’est pas tout. Le paquebot génère également un trafic routier et de cargos important, contribuant encore plus à la pollution. Selon un spécialiste maritime cité par le Guardian, “ces navires consomment autant de carburant que des villes entières. Ils consomment beaucoup plus d’énergie que les porte-conteneurs et même lorsqu’ils brûlent du carburant à faible teneur en soufre, c’est 100 fois pire que le diesel routier”.
Malgré ces critiques, la compagnie Royal Caribbean semble faire la sourde oreille. Elle continue de promouvoir son navire comme le lieu de “les meilleures vacances en famille au monde” et “les meilleurs moments de [leur] vie, plusieurs fois par jour”. Un discours qui semble faire mouche puisque la première navigation de l’Icon of the Seas est déjà complète, avec des clients prêts à débourser jusqu’à 94 000 dollars pour une suite familiale à bord.
L’Icon of the Seas est le symbole d’une démesure qui semble ne connaître aucune limite…