Un jeu d’espionnage sous-marin dangereux
La montée en puissance de la Chine en tant que puissance navale a conduit à une révision majeure des stratégies de surveillance sous-marine des États-Unis. Le programme de surveillance sous-marine intégrée (IUSS) des États-Unis, un projet de plusieurs milliards de dollars, est en cours de modernisation pour contrer les menaces émergentes, notamment celles posées par la Chine. Ce projet ambitieux vise à moderniser le réseau existant de câbles acoustiques espions sous-marins et à équiper une flotte de navires de surveillance de capteurs de pointe.
Le Grand Mur sous-marin de la Chine
La Chine n’est pas en reste dans cette course à la surveillance sous-marine. Selon un article de Reuters, la Chine travaille sur son propre programme d’espionnage maritime, connu sous le nom de « Great Underwater Wall« . Ce système, déjà en construction, est composé de câbles équipés de capteurs sonar déployés le long du plancher océanique de la mer de Chine méridionale. La Chine construit également une flotte de drones sous-marins et de surface pour rechercher des sous-marins ennemis1.
Les enjeux géopolitiques
La mer de Chine méridionale est une zone de tension en raison des différends territoriaux entre Pékin et ses voisins. Le déploiement de ces technologies de surveillance sous-marine par la Chine et les États-Unis augmente les risques de confrontations militaires. Les deux pays effectuent régulièrement des exercices militaires autour de Taïwan, un allié américain. Bien que les navires de guerre et les sous-marins américains soient considérés comme techniquement supérieurs, la Chine possède la plus grande marine du monde, composée d’environ 340 navires et sous-marins2.
L’impact technologique
La technologie joue un rôle crucial dans cette nouvelle ère de guerre sous-marine. Les États-Unis investissent dans des drones marins équipés de caméras infrarouges et de microphones sous-marins. De plus, des dispositifs d’écoute portables peuvent être largués à partir de navires commerciaux. La Chine, quant à elle, étend son influence bien au-delà de la mer de Chine méridionale. En 2018, l’Académie chinoise des sciences a déclaré qu’elle exploitait deux capteurs sous-marins : l’un dans la fosse des Mariannes, le point le plus profond de la Terre, et l’autre près de Yap, une île des États fédérés de Micronésie3.
La montée en puissance de la Chine et les avancées technologiques rapides alimentent une course aux armements de surveillance entre Pékin et Washington. Les implications géopolitiques et les risques de conflit sont élevés, car ces technologies pourraient être utilisées pour des attaques sous-marines ou des actes de sabotage contre des infrastructures critiques. Il est donc impératif pour les acteurs internationaux de trouver des moyens de réguler ces activités pour éviter une escalade incontrôlable.
- Reuters – China building ‘underwater Great Wall’
- Pentagon’s 2022 report on China’s military
- China Academy of Sciences – Underwater Sensors