Quel choc, quelle surprise ! Google, le géant de la recherche en ligne, vient d’être reconnu coupable d’abus de position dominante par la justice américaine. Qui l’eût cru ? Cette entreprise si vertueuse, qui ne pense qu’au bien-être de ses utilisateurs, aurait en réalité usé de son pouvoir pour écraser sans vergogne toute concurrence. Inimaginable.
Un monopole bâti à coups de milliards
Mais comment Google a-t-il réussi ce tour de force ? Grâce à son portefeuille bien garni, pardi ! Le juge a révélé que la firme de Mountain View a dépensé des milliards chaque année pour s’assurer d’être le moteur de recherche par défaut sur les smartphones et les navigateurs. Une bagatelle de 26 milliards de dollars rien qu’en 2021, dont 18 milliards versés à Apple. Parce que voyez-vous, être en pole position, ça n’a pas de prix pour Google.
Et pendant ce temps-là, les concurrents regardent passer le train, impuissants. Comment rivaliser face à un mastodonte prêt à sortir le chéquier pour garder sa place de roi ? Même Microsoft et son moteur Bing font pâle figure, avec seulement 6% de parts de marché contre 90% pour Google. David contre Goliath, mais sans la fronde.
L’arroseur arrosé
Alors forcément, Google conteste et va faire appel. Faut-il y voir un aveu de culpabilité ? Non, voyons, c’est juste que la décision “reconnaît que Google offre le meilleur moteur de recherche, mais conclut que nous ne devrions pas être autorisés à le rendre facilement accessible”, dixit un porte-parole. En gros, on est les meilleurs, donc on a le droit d’écraser les autres. Imparable.
Sauf que cette fois, le géant californien est tombé sur un os. Le juge Amit Mehta n’a pas été dupe de ce raisonnement capillotracté. “Google n’est pas parvenu à dominer le marché par hasard”, a-t-il ironisé dans sa décision. Le hasard faisant bien les choses, il s’appelle ici pognon et influence.
Et maintenant ?
Les implications de ce jugement restent encore floues. Google va-t-il devoir se séparer de son moteur de recherche, comme le réclame le gouvernement ? Modifier ses pratiques commerciales ? Payer une amende salée ? Le temps où les géants de la tech pouvaient abuser de leur position dominante en toute impunité semble révolu.
Car Google n’est pas seul dans le viseur de la justice américaine. Amazon, Apple, Meta (Facebook)… Tous sont accusés de pratiques anticoncurrentielles et font l’objet de poursuites. Comme quoi, à force de jouer avec le feu, on finit par se brûler les ailes. Même quand on s’appelle Google.
[1] https://www.lemondeinformatique.fr/actualites/lire-google-est-un-monopole-et-en-abuse-selon-la-justice-us-94445.html
[2] https://www.nytimes.com/2024/08/05/technology/google-antitrust-ruling.html
[3] https://www.wired.com/story/google-search-monopoly-judge-amit-mehta-options/
[4] https://www.cnbc.com/2024/08/07/googles-antitrust-ruling-bears-resemblance-to-microsoft-monopoly-case.html
[5] https://www.reuters.com/legal/us-judge-rules-google-broke-antitrust-law-search-case-2024-08-05/
[6] https://en.wikipedia.org/wiki/Antitrust_cases_against_Google_by_the_European_Union
[7] https://www.businessinsider.com/google-lawsuit
[8] https://www.france24.com/fr/%C3%A9co-tech/20240806-google-est-un-monopole-pour-la-justice-am%C3%A9ricaineainesa
[9] https://www.theverge.com/2024/8/5/24155520/judge-rules-on-us-doj-v-google-antitrust-search-suit
[10] https://coag.gov/2024/8-5-24/