Merveilleux, voilà notre très cher ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, qui demande gentiment aux entreprises de faire preuve de générosité en augmentant les salaires. Quelle noblesse d’âme, quelle compassion pour les petites gens! On frôle la sainteté.
Alors que notre pays traverse une crise économique sans précédent, notre sauveur Le Maire a décidé de se transformer en Robin des Bois des temps modernes. Mais attention, point de révolution ici, on ne voudrait pas effrayer les patrons. On les appelle simplement à être un peu plus gentils et à partager les bénéfices, comme si cela allait résoudre tous les problèmes.
On imagine déjà les entrepreneurs émus jusqu’aux larmes par cet appel à la solidarité. Les voilà qui s’empressent d’ouvrir grand leurs coffres-forts pour offrir aux employés les trésors qu’ils y cachent. Les salariés, éblouis par tant de générosité, ne peuvent que se prosterner devant leurs bienfaiteurs, reconnaissants de ces quelques miettes lancées à la volée.
Mais ne soyons pas trop durs avec notre ministre. Après tout, il a bien compris que la solution aux problèmes économiques ne se trouve pas dans la lutte contre l’évasion fiscale, ni dans une meilleure répartition des richesses. Non, la vraie solution, c’est de demander poliment aux entreprises d’être un peu plus généreuses. C’est tellement plus simple et élégant.
Le Maire, tel un chevalier en armure étincelante, tente donc de protéger les pauvres travailleurs. Et pour cela, il n’hésite pas à brandir son épée de la justice sociale. Mais, ô surprise, l’épée est en plastique, et notre héros ne fait que chatouiller les riches patrons qui se gaussent de lui.
Pendant ce temps, les inégalités continuent de se creuser, et les travailleurs peinent à joindre les deux bouts. Mais ne vous en faites pas, ils peuvent compter sur les miettes jetées par les entreprises qui, touchées par la grâce, ont décidé d’augmenter les salaires. Quel soulagement pour tous ces gens qui avaient perdu espoir!
Ne nous y trompons pas, notre ministre nous montre là la voie à suivre. Il est temps pour les travailleurs d’accepter avec gratitude les miettes qu’on leur offre et de cesser de réclamer une véritable justice sociale. Qu’ils soient reconnaissants envers leur sauveur Le Maire et ses amis entrepreneurs!