Le SNU fabuleuse invention d’Emmanuel Macron pour rassembler la jeunesse française autour de valeurs communes telles que la fraternité, l’engagement et l’esprit de sacrifice. Mais il semblerait que pour certains encadrants, l’esprit du SNU évoque plutôt un tout autre genre de sacrifices.
En effet, une adolescente participant au programme a porté plainte pour “agression sexuelle aggravée” contre un encadrant. L’enquête préliminaire a été ouverte à Châlons-en-Champagne, là où se déroulait ce séjour de cohésion tant attendu. C’est certainement loin de l’engagement civique et du respect mutuel que rêvait notre cher président.
Le SNU, ce projet controversé qui a pour but de réunir des adolescents de 15 à 17 ans pour partager des activités sportives, culturelles et intellectuelles, ne concerne pour l’instant que des jeunes volontaires – 32.000 en 2022. Mais on peut s’interroger : pourquoi ne pas rendre obligatoire dès maintenant ces moments inoubliables d’humiliation, de racisme et de harcèlement sexuel ? N’est-ce pas là le véritable enjeu de la cohésion nationale ?
Mi-avril, la secrétaire d’État chargée de la jeunesse, Sarah El Haïry, avait saisi le procureur de la République après des accusations de harcèlement sexuel, de racisme et d’humiliations lors de séjours du SNU, dans les Hauts-de-Seine, en juin et juillet 2022. On peut donc dire que le SNU est sur une lancée… peu glorieuse.
Pour le moment, le président a expliqué le 23 avril souhaiter la “montée en charge progressive” du SNU, mais “sans le rendre obligatoire dans tout le pays du jour au lendemain”. Dommage, vraiment. Les jeunes français devront attendre encore un peu avant de vivre l’expérience si enrichissante et édifiante qu’offre le SNU.
Rappelons-nous, chers lecteurs, que c’est dans l’adversité que se forgent les caractères. Alors, pourquoi ne pas donner à notre jeunesse l’opportunité de vivre pleinement cette initiation à la dure réalité du monde ? Le SNU, un rite de passage à ne pas manquer… ou peut-être à éviter ?