Deux de ses îles, Lampedusa et Favignana, sont devenues les cobayes d’un projet d’énergie verte décentralisée, le BloRin. Un nom qui sonne comme un rêve futuriste, mais qui cache une réalité bien plus complexe.
Le BloRin, c’est un système de microgrids d’énergie basé sur les énergies renouvelables et la technologie blockchain. En théorie, c’est une merveille d’innovation : les habitants peuvent produire, partager et vendre de l’énergie solaire. En pratique, c’est une autre histoire.
Vincenzo Tenerello, résident de Favignana et chef de la distribution d’énergie chez SEA, est l’un des quinze individus privés qui testent ce modèle. Il se vante d’être à la fois consommateur et producteur d’énergie grâce au BloRin. Mais est-ce vraiment aussi simple ?
Le BloRin est présenté comme un système sécurisé pour le transfert de données entre utilisateurs sans intermédiaires, un peu comme la blockchain utilisée pour les cryptomonnaies. Mais la blockchain, comme nous le savons tous, n’est pas sans ses problèmes. Les transactions peuvent être lentes, le système peut être vulnérable aux attaques et il y a toujours le risque de vol de données.
Et puis, il y a la question du financement. Le budget total du BloRin est de près de 2 millions d’euros, dont 86,69% sont fournis par la politique de cohésion de l’UE. Les 13,31% restants sont fournis par quatre entreprises d’énergie associées au projet, dont SEA et Selis, opérateurs de distribution à Favignana et Lampedusa respectivement, ainsi que la société de services et d’innovation énergétique Exalto, et la société de technologie énergétique, Regalgrid.
C’est une belle somme d’argent pour un projet qui, à ce jour, n’a pas encore fait ses preuves.
Le BloRin est un exemple parfait de la façon dont l’innovation peut être séduisante sur le papier, mais beaucoup plus compliquée dans la réalité. Il est facile de se laisser emporter par les promesses de l’énergie verte et de la technologie blockchain, mais il est important de se rappeler que ces systèmes ne sont pas sans leurs défis. Et pendant ce temps, les habitants de Lampedusa et Favignana attendent de voir si cette expérience d’énergie verte portera ses fruits.