La Chine a récemment franchi une étape majeure dans l’histoire de la monnaie numérique. Le yuan numérique, ou e-CNY, a déjà été utilisé pour des transactions totalisant 250 milliards de dollars. Un succès indéniable pour la Banque populaire de Chine, qui a su imposer cette nouvelle forme de monnaie dans un pays de plus d’un milliard d’habitants.
Le gouverneur de la Banque populaire de Chine, Yi Gang, a fièrement annoncé ces chiffres lors d’une conférence organisée par l’Autorité monétaire de Singapour. Selon lui, près d’un milliard de transactions ont déjà été effectuées avec des yuans numériques et 120 millions de portefeuilles e-CNY ont été créés. Ces chiffres, impressionnants, témoignent de l’engouement des Chinois pour cette nouvelle forme de monnaie.
Cependant, ce succès cache une réalité plus sombre. Le yuan numérique, malgré ses avantages en termes de rapidité et d’efficacité des transactions, soulève de nombreuses inquiétudes en matière de vie privée. En effet, cette monnaie est entièrement contrôlée et traçable par l’État chinois, ce qui pose de sérieux problèmes de confidentialité.
Dans un pays où la surveillance gouvernementale est omniprésente, l’idée d’une monnaie entièrement contrôlée par l’État n’est pas particulièrement séduisante. D’autant plus que le yuan numérique, contrairement aux cryptomonnaies, n’offre aucune garantie d’anonymat.
De plus, le yuan numérique pourrait être utilisé par la Chine pour renforcer le statut international du renminbi et défier la domination du dollar américain. Un scénario qui inquiète les États-Unis, qui risquent de perdre leur influence économique et financière internationale si Pékin continue de dicter les normes et régulations des monnaies numériques.